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Programme d’action pour la « conservation des lagunes et des zones humides périphériques »

Les programmes d’actions sur les zones humides sont développés et coordonnés par l’OEC depuis plusieurs années (voir Programmes « Mares temporaires » et « Lacs ») et plus particulièrement par le service « Biodiversité Terrestre ». Plusieurs types de programmes d’actions à différentes échelles (régionaux, nationaux ou inter-régionaux) sont et pourront être menés au sein de la composante afin d’alimenter, entre autres, l’Observatoire Régional des Zones Humides de Corse. Ces programmes renforcent ou pourront renforcer également certaines mesures ou programmes nationaux et fixeront des actions supplémentaires nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés.

Le programme d’action pour la « conservation des lagunes et des zones humides périphériques » en Corse a été initié en 2019 et concrétisé en janvier 2020 afin, entre autres, de prendre en compte l’ensemble des lagunes du territoire et de décliner opérationnellement certaines missions d’appuis et d’accompagnements du Pôle-relais lagunes méditerranéennes.

Le programme s’articule autour de 4 grands axes (ou objectifs globaux), développés en plusieurs actions stratégiques (ou spécifiques), formulés pour l’ensemble des axes à partir de l’analyse des besoins en matière de conservation, préservation, protection et restauration des zones humides littorales et plus particulièrement des lagunes.

Les 4 grands axes sont les suivants :

AXE I - Améliorer les connaissances cartographiques et scientifiques des lagunes et de leurs zones humides périphériques

L’objectif de cet axe est d’acquérir, d’analyser et de comprendre les fonctionnements des lagunes corses afin de fournir des éléments de contexte et une réponse concertée sur leur devenir et leur préservation aux acteurs de ces milieux (e.g. scientifiques, gestionnaires, décideurs). L’amélioration des connaissances pourra se faire aussi bien par des actions de surveillance que la mise en place d’évaluations de l’état des lagunes. La définition ainsi que la localisation des menaces et des pressions auxquels elles font faces (e.g. pollution, perte d'habitat, surpêche, changement climatique) seront également des actions à mettre en œuvre.

Face à cet enjeu, la stratégie de l’Office de l’Environnement de la Corse et plus particulièrement de ce programme d’action préconise une amélioration des connaissances sur les lagunes de petites surfaces en priorité. Ces lagunes sont moins connues car moins emblématiques. De plus, certaines études ont permis de mettre en avant qu’elles étaient de facto plus menacées (e.g. pas de plan de gestion, propriété foncière privée) malgré les fonctionnalités qu’elles peuvent fournir. Il existe encore trop peu d’informations permettant d’aider les acteurs en charge de la gestion de ces petites lagunes en Corse. Aussi, dans le cadre d’une gestion durable et intégrée de ces milieux, la réalisation d’inventaires faunistiques, floristiques et/ou de cartographies constituent des actions prioritaires, qui apporteront des données essentielles, facilitant ainsi la prise de décision concernant l'aménagement de l'espace, la protection et si nécessaire la restauration des lagunes. Toutefois, même les lagunes les plus connues rentrent parfois dans cette problématique à cause de la difficulté de comprendre les dynamiques de réaction et les trajectoires de restauration (inertie, hystérésis).

AXE II - Agir pour une gestion durable des lagunes et leurs zones humides périphériques ainsi que les espèces associées

L’objectif de cet axe est de poursuivre les travaux d’étude et d’acquisition de données sur les écosystèmes lagunaires et leur fonctionnement afin d’en transmettre les résultats à l’ensemble des acteurs, décideurs et institutions du territoire concernées (Axes III et IV). Cette connaissance doit permettre de mettre en évidence les forces et faiblesses d’un système, et d’anticiper l’impact de tout type d’intervention (hiérarchisation des enjeux).

À ce titre, les inventaires régionaux en lien avec les zones humides réalisés sur le bassin Corse constituent un élément essentiel de connaissance. Dans un autre domaine, les suivis réalisés dans le cadre du FOGEC, de la DCE et ceux réalisés par les gestionnaires ou les scientifiques/chercheurs, apporteront des éléments de connaissance du fonctionnement des systèmes lagunaires. Le suivi des milieux lagunaires devrait à terme intégrer d’autres paramètres, de diverses natures (e.g. le taux d’urbanisation du bassin versant, le niveau d’équipement en réseaux d’assainissement, le type d’occupation agricole du sol), permettant la mise en place d’un « observatoire » des pressions et menaces des milieux lagunaires.

AXE III - Appui aux politiques publiques et aide à la gestion et à la prise de décision

L’objectif de cet axe est la mise en réseau des acteurs ainsi que l’appui aux politiques publiques et l’aide à la gestion et à la prise de décision. À travers ce programme d’action l’OEC souhaite rendre les actions menées sur les lagunes utiles pour le décideur et la société. L’OEC apporte son appui aux pouvoirs publics pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques environnementales dédiées, entre autres, aux zones humides littorales éclairées par les meilleures connaissances scientifiques disponibles (cf. Axes I et II). Cette mission se prolonge dans le débat public, auquel l’OEC doit contribuer sur la base des connaissances qu’il produit, fait produire ou reçoit. Réciproquement les besoins/retours/questions adressés par les acteurs œuvrant à différents niveaux sur ces milieux nourrissent la dynamique scientifique de la structure et l’élaboration des questions de recherche appliquée ou opérationnelle menée avec les organismes référents. Cette activité d’expertise en appui aux politiques publiques fait partie intégrante des missions de l’OEC et représente plus de la moitié de ses activités.

À ce jour, sur la plupart des lagunes méditerranéennes, sont élaborés des instruments de planification, de préservation des habitats naturels et des espèces et de gestion de la ressource en eau. Sur la majeure partie des complexes lagunaires, périmètre, organe de concertation et décisionnel, ainsi que les calendriers d’exécution, sont propres à chaque dispositif et ne permettent qu’une intégration disciplinaire partielle. Le processus d’analyse et de réflexion est monothématique. Ces fonctionnements sont encore l’héritage d’un mode de gestion classique, réactif, et n’ont pas donné jusqu’ici lieu à l’élaboration d’instruments d’anticipation et de prospective. Une grande disparité semble être la règle en termes de gestion des lagunes, d’outils, de périmètres et d’objectifs sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française (Occitanie, Paca et Corse). Par contre, les instruments mis en place sont l’occasion de l’émergence graduelle de nouveaux modes de gouvernance basés sur la concertation locale et la co-construction d’outils de gestion. En la matière, l’échange d’expériences et la mutualisation à travers les réseaux de gestionnaires (e.g. FOGEC ; FILMED) semblent être très profitables et font d’ailleurs l’objet d’une demande forte des gestionnaires.

AXE IV - Transferts des savoirs et des compétences

L’objectif de cet axe est de mettre à disposition les connaissances acquises au travers des axes précédents grâce à la production puis à la diffusion de différents documents et supports de référence (e.g. ORZHC infos ; rédaction de brèves dans la lettre des lagunes ; rédaction d’articles scientifiques ; répondre aux sollicitations des journalistes). L’organisation de formation, journées d’échanges, plateformes permet également de partager et recevoir de ces savoirs et compétences.

Une base de données constituée de données diverses (e.g. données brutes, données traités, documents bibliographiques, documents pédagogiques) est mise à disposition des acteurs via l’interface de l’Observatoire Régional des Zones Humides de Corse (ORZHC) et du groupe de travail du FOrum des GEstionnaires Corses (FOGEC). Cette base de données et son accessibilité à vocation à s’améliorer et à s’enrichir.

Cet axe se nourrit (i) des connaissances acquises et (ii) des documents et supports de référence. Il sera le lieu d’échanges essentiels compte tenu du contexte environnemental actuel.

Les actions stratégiques pour chaque axe sont traduites en missions attendues, conçues et formulées en concertation avec un certain nombre d’acteurs impliqués dans la gestion de ces milieux.