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© P. Alessandrini

Zones humides de Corse

Les zones humides sont difficiles à définir, par essence ce sont des zones de transition entre les milieux terrestres et aquatiques qui n'ont pas de limites nettes identifiables ou discutables. Ce sont des milieux dynamiques dans le temps et qui bougent dans l'espace. Cela complique leur définition pour la réglementation mais aussi pour leur fonctionnement.

Définition

Le terme « zone humide » est apparu très tôt dans le contexte politique mondial, avec l’article premier de la Convention de Ramsar adopté le 2 février 1971 : « les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine, dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres ». Il s’agit d’un traité intergouvernemental servant de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Il faudra attendre 1992 avec l’avènement de la loi sur l’eau, pour que le législateur français donne une définition juridique des zones humides. Cette définition retranscrite à l’article L.211-1 du code de l’Environnement, demeure aujourd’hui la seule en droit français. On entend par zones humides « des terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

Une zone humide (dénomination dérivant du terme anglais wetland) est donc une région où le principal facteur qui influence le milieu naturel, les animaux et les végétaux qui lui sont associés, est l’eau. Le terme de zone humide regroupe entre autres : les lacs, les pozzines, les tourbières, les mares temporaires, les étangs, les lagunes, les estuaires.

Pourquoi préserver les zones humides ?

De nos jours, le fait de s’intéresser à ces milieux nous a permis de mieux comprendre leur fonctionnement mais aussi leur fonctionnalité. En effet, la connaissance de ces zones a permis de montrer leur utilité tant au niveau écologique, économique que social.
Les zones humides sont en effet de véritables réservoirs de valeurs en tous genres. Au niveau écologique, les zones humides ont une valeur patrimoniale hors du commun. Elles sont l’habitat privilégié d’un grand nombre d’espèces sauvages et en particulier des oiseaux d’eau, comme le flamant rose (Phoenicopterus roseus) ou encore divers canards.

La tortue cistude (Emys orbicularis) trouve également refuge dans cet habitat. La végétation associée à ce type de milieu est particulière et de ce fait assez rare. Les mares temporaires en sont un parfait exemple, puisqu’elles regorgent d’espèces végétales. Outre cette diversité écologique, les zones humides jouent un rôle important dans la mise à disposition de l’eau. Elles protègent nos côtes des tempêtes et participent à la stabilisation des sols du fait de la présence d’une végétation riveraine, contrôlent l’expansion des crues grâce à leur capacité de stockage des eaux, ou encore limitent la pollution des nappes d’eau car elles font office de filtres épurateurs. Les nitrates, pour ne citer qu’eux, sont en grande partie réutilisés par les végétaux pour se nourrir. Diverses zones humides ont également une valeur économique directe pour la société humaine. Que ce soit au travers de l’élevage, de la conchyliculture (2% de la production méditerranéenne sur l’étang de Diana) ou des activités culturelles ou de loisir, les zones humides sont un réel atout pour une région qui sait les valoriser. Chaque zone humide joue un rôle différent en fonction de sa taille, de sa typologie et de son emplacement.

Malgré la richesse et l’importance des zones humides, le comblement de certains de ces habitats, l’extraction de matériaux pour d’autres, les apports de polluants et les rejets de stations d’épuration, une exploitation déraisonnable des ressources, une mauvaise gestion de la fréquentation… sont autant de menaces qui pèsent sur ces écosystèmes.